l'etape du tour annecy le semnoz...par matthieu le néophyte

Par Le 23/07/2013 2

Dans Cyclosportives et competitions

Il est 5h30 du matin, le soleil se lève péniblement sur les bords du Lac d’Annecy. Et pourtant, c’est déjà l’effervescence qui domine dans la maison. Avec Benoit, les questions métaphysiques se succèdent : Dois-je prendre un ou deux bidons ? Quel nombre de pâtes de fruit ? Dois-je privilégier les barres céréalières ou les pates de fruit ? En guise de petit déjeuner, nous avalons un brownie / fondant / mi-cuit au chocolat OVERSTIM®. Benoit me garantit que ce gâteau est dédié aux champions et qu’il est très digeste. Le caractère digeste du gâteau m’indiffère et c’est plutôt le programme de la journée qui semble indigeste, face à mon déficit d’entraînement…

Nous nous mettons en route en direction de notre sas de départ autour de 6h30 du matin. Les routes sont déjà bondées de cyclo-amateurs. A la sortie de Veyrier du Lac, entre deux voitures, un participant tourne déjà les jambes sur un home-trainer… Pour ma part, il me semble que les 128 km du parcours me seront suffisants pour avoir les jambes à température ! Devant le sas n°9, je me sépare de Benoit, et je lui souhaite bonne chance, même si j’en aurais plus besoin que lui. Il a l’avantage de s’élancer du sas n°6. Ajouté à la différence de niveaux, je suis sûr de ne le revoir qu’au sommet du Semnoz !

Les minutes s’égrènent avec une lenteur insupportable. Arrivé à 6h45 dans mon sas, j’ai l’espoir d’être lâché sur les routes aux alentours de 7h40… Je lis et relis les derniers articles de l’Equipe sur mon téléphone, j’envoie quelques SMS aux seules personnes levées à cette heure matinale : soit Benoit et Jean-Michel le webmaster ! Finalement vers 8h10, le sas n°9 est sur le départ !!!

Je me lance à l’assaut de l’Etape du Tour avec retenue. Les six kilomètres de plat autour du lac sont à apprécier car ce sont quasiment les seuls du parcours. J’opte pour la voie de droite, j’essaie d’accrocher une roue et de m’y tenir, pendant que, sur la voie de gauche, des groupes de cyclistes sont déjà lancés à vive allure. Je les ignore. Très vite, le fatidique virage sur la droite se présente. Sur les pentes de la côte du Puget, des règles de circulation se mettent en place naturellement. Sur la voie de droite évoluent les cyclistes les moins à l’aise dans les ascensions ; sur la voie de gauche, les cyclistes pour qui la côte du Puget n’est qu’un hors d’œuvre. J’opte pour la voie du milieu… ce qui me permet de reprendre dans ce premier prix de la montagne des coureurs des sas n°7 et n°8. Je vois cela comme un bon signe ! Le col de Leschaux est avalé dans la foulée. Je laisse derrière moi les deux premières difficultés sans griller de cartouche avec un temps de 50mn21.

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A partir de la commune de Leschaux, la route se fait plus plane pour une quinzaine de kilomètres. Je roule seul en n’oubliant pas de m’alimenter en vue des prochaines difficultés. Il y a décidément beaucoup de vélos sur les routes (11 475 partants pour être précis) et j’ai un peu peur de me faire embarquer dans une chute. Alors, je reste sagement sur mon côté de la route : le droit ! Les premiers ravitaillements se sont présentés mais j’ai décidé de ne pas m’y arrêter. Je gravis les deux difficultés suivantes à une allure un peu plus soutenue. Les jambes tournent mieux et les ascensions de la côte d’Aillon-le-Vieux et le col des Prés sont accomplies en 27mn22 et 18m55 respectivement.

La descente du Col des Prés se réalise la main sur les freins. Le revêtement n’est pas homogène, des trous parsèment le goudron. La peur de tomber et/ou de crever me retient, et j’effectue une descente digne de Thibaut Pinot, au ralenti (40-45 km/h tout de même).  Sur les bords de la route, quelques coureurs se font soigner et/ou réparent une roue. Très vite, le Revard se présente avec ses 16 km d’ascension à 5,4% de moyenne ! A Saint-Jean d’Arvey, je remplis rapidement mon bidon et je me lance à l’assaut ! Dans l’ascension, je discute avec quelques participants, fort de ma reconnaissance effectuée en avril. Je sais que le Revard est difficile dans ses premiers kilomètres mais qu’il n’y aucune pente à fort dénivelé à partir de la localité de Plainpalais. A la Feclaz, il est temps de se restaurer un peu. J’essaie de récupérer quelques mets locaux (la tomme des Bauges !), et je prends quelques cocas. J’y laisse 10 minutes mais je repars ragaillardi ! Je boucle l’ascension du Revard en 1h35mn47 (à titre de comparaison, l’ascension pour Voigt a été pliée en 38mn12…).

Dans la descente du Revard, l’approche est la même. J’ai les mains serrées sur les freins. D’ailleurs, vers la fin du Revard, un ravitaillement informel est prévu avec la maman de Nathalie. Un panneau Matthieu marque l’endroit, des cocas frais m’attendent avec du saucisson. Arrivé dans la zone prévue, je roule au ralenti en regardant sur la droite et je retrouve l’arrêt de bus indiqué comme point de repère… Personne… Ma déception est immense ! La maman de Nathalie se trouvait sur le côté gauche de la route… Aie aie aie !

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Après une douzaine de kilomètres de plat (ou presque) et un dernier ravitaillement à Gruffy, je me présente face au Semnoz. De nombreux spectateurs se sont massés dans le village de Quintal, j’attaque l’ascension à pleines jambes, en danseuse, le maillot jaune ouvert ! Incroyable passage ! Par contre, à la sortie du village, je paie mes efforts… Je me rassois et il reste 10 kilomètres d’ascension continue et raide… Désormais, cela se joue à la pédale et au courage. A la fourche, qui annonce les huit derniers kilomètres, j’aperçois Benoit qui m’attend et m’encourage ! Il note que je saute le ravitaillement liquide… Les abords de la route sont jonchés de participants en surchauffe, assis sous un arbre ou étendu dans l’herbe en position d’étoile de mer… D’autres préfèrent continuer à pied et forment une file de gauche. Je roule donc au milieu de la portion de route réservée à la montée et je compte les kilomètres… A deux kilomètres, je croise mon parrain Jean-Michel qui en a également terminé ! J’accélère légèrement avec les forces qui me restent dans les deux derniers kilomètres, ça sent l’écurie ! J’en termine avec l’Etape du Tour avec la fierté de ne pas avoir mis le pied à terre dans le Semnoz et un temps de 7h53mn42 (dont 1h25mn07 pour le seul Semnoz), soit un classement de 7904 sur 10623 arrivants.

Analyse de l’Après-Tour : avec un classement grimpeur de 6645 sur 10623 participants. Je constate que je paie mes descentes prudentes et mon faible niveau sur le plat. On peut noter également que j’ai peut-être mis à profit les kilomètres de plat pour récupérer. Il y avait matière à réaliser un meilleur temps mais l’objectif est atteint : celui de terminer cette Etape du Tour !

Pour terminer, je tiens à remercier Jean-Michel, Nathalie et Bernard PREUSS  pour leurs précieux conseils au cours de ma préparation. Merci également au cyclo-club d’Houchain pour avoir accueilli dans leur peloton pour quelques brevets ! Pour finir, j’attends la publication du parcours du Tour de France 2014 et la ou les étapes sélectionnée(s) pour décider d’une nouvelle participation ou non !

Matthieu le néophyte

 

etape du tour

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Commentaires

  • jean michel benoit

    1 jean michel benoit Le 23/07/2013

    excellent reportage je me demande si tu n'es pas meilleur journaliste que cycliste!
    plus sérieusement le résultat est excellent avec un entrainement minimum (environ 1000km?) surtout en montée,tu as de l'avenir pour les épreuves de montagne
  • Nathalie

    2 Nathalie Le 26/07/2013

    Bravo Matthieu!!Je pense que tu es aussi bon grimpeur que journalistePrête pour faire l étape du tour 2014 et ce sera avec beaucoup de plaisir que l'on accompagnera jean mi et moi dans vert nouvelle aventure

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