Matthieu le néophyte se prépare pour sa première grande échéance l'étape du tour 2013 annecy -le senmoz .Aprés des débuts pittoresques et remarqués au brevet de ham en artois où sa technique de déchaussage la jambe en l'air n'était pas sans rappeler le french cancan il a repéré en 2jours l'edt 2013 .Voici son récit de la première partie:
Samedi 13 avril – Veyrier du Lac
A moins de trois mois de l’échéance, il était temps de se pencher sur le parcours « vallonné » de cette Etape du Tour : Annecy – Annecy Semnoz. Accompagné par le régional de l’étape, Benoît, j’avais hâte de reconnaître les aspérités du tracé dessiné par les organisateurs. Première découverte au cours du briefing –petit déjeuner : la première difficulté du parcours n’est pas le col de Leschaux. Au lieu de débuter l’ascension à Sévrier par sa route classique, ce sera la localité de Saint Jorioz qui marquera le début des hostilités. Pour la journée de samedi, nous décidons de nous contenter de la côte de Puget, du col de Leschaux, de reconnaître le parcours jusqu’à la Motte en Bauges, puis de court-circuiter une partie du parcours en ralliant Cusy et terminer par l’ascension du Semnoz qui débute à Quintal.
Nous partons sous un beau soleil avec un ciel dégagé. Le bord de lac est déjà bondé de cyclistes, joggeurs et promeneurs. L’équipe de football de l’Evian-Thonon-Gaillard s’y dégourdit les jambes avec nonchalance en vue de la réception de Rennes (score final 4-2 pour les Haut-Savoyards). La progression aux abords du Lac est compliquée avec de nombreux obstacles, îlots directionnels et barrières pour réduire la vitesse sur la piste cyclable. Des problèmes que nous ne rencontrerons pas le dimanche 7 juillet.
Après une petite demi-heure à tourner les jambes et faire monter les cuisses à température, nous négocions un virage à droite dans la localité de Saint Jorioz. L’ascension débute par un léger faux-plat sur 500m, une épingle sur la gauche, et c’est parti pour 5,5 km de montée avec un pourcentage moyen de 5,8%. La route est étroite et serpente parmi de petits villages de moyenne montagne. La vue sur le lac d’Annecy est imprenable. Nous réalisons l’ascension de la côte de Puget avec une relative tranquillité, sans forcer sur les pédales en prenant de longues respirations. A la sortie du village de Saint Eustache, la route descend sur deux à trois kilomètres. Le tracé est sinueux, le revêtement porte les stigmates de l’hiver. Nid-de-poule et autres cavités jalonnent le parcours et invitent à la prudence. Boue et bouses de vache complètent le tableau.
Les deux-trois kilomètres de répit sont courts et la pente reprend ses droits pour quelques kilomètres. Nous escaladons sous un grand soleil les hameaux des Bauges. Nous contournons la Chapelle Saint-Maurice dans une superbe épingle. Les pourcentages se font davantage ressentir mais la distance est finalement assez courte. Le kilométrage réduit de la seconde ascension nous empêche de nous caler sur notre « rythme d’ascension ». Nous aboutissons sur le haut d’une colline où nous surplombons le col de Leschaux, situé à 40 mètres en contrebas. Qu’il est curieux d’arriver au sommet d’un col par une belle descente. Depuis Leschaux, une route ombragée serpente à flanc de montagne jusqu’à Bellecombe en Bauges. Nous roulons à vive allure, le moral gonflé à bloc par la satisfaction d’avoir gravi les premières ascensions du parcours sans trop de difficulté. Notons à la sortie de Bellecombe en Bauges, une courte descente assez technique qui aboutit sur une remontée de deux kilomètres non-répertoriées au Prix de la Montagne, soit une des (nombreuses ?) portions de dénivelé caché du parcours.
Peu après la Motte en Bauges, nous quittons le parcours officiel de l’Etape du Tour pour rejoindre le Pont de l’Abime sur la route de Cusy. Cette route est un long couloir éventé, tout en faux plat, suivant le cours du Chéran. En amont du village de Cusy, nous basculons vers le Pont de l’Abime par une route étroite, ombragée et détrempée. Les mains sur les freins, nous abordons la route avec prudence. Au pont de l’Abime, le défilé est impressionnant, avec le Chéran en contrebas, gonflé par la fonte des neiges. Le pont est un tournant car, depuis la traversée du Chéran, nous sommes sur les contreforts du Semnoz. Si la route est relativement plane pour atteindre les bourgs de Gruffy et de Viuz la Chiesaz, les premières pentes sont réelles dès la sortie de Viuz la Chiesaz. La traversée de Quintal est difficile avec des pourcentages à plus de 10%. Le petit déjeuner semble loin, les barres énergétiques ont été englouties depuis plusieurs dizaines de kilomètres et le tube coup de fouet ingurgité à Viuz la Chiesaz a l’effet d’une confiture Bon Maman sur mon organisme. Après Quintal, je connais le mur. Les jambes ne répondent plus, chaque coup de pédale n’est qu’un coup d’épée dans l’eau. Pourtant, mètre après mètre, je hisse mon vélo jusqu’à la fourche avec la route d’Annecy et je pose le pied par terre. Depuis longtemps, Benoît est parti en solitaire cueillir les points de la Montagne et le bouquet de l’Etape. Assis plus d’une demi-heure à atteindre Benoît sur le bord de la route, je fixe la suite de l’ascension en espérant obtenir ma revanche le dimanche 7 juillet 2013.
A suivre – L’ascension du Revard – Dimanche 14 avril