Le récit de Yohan:
Il y a des choses qui sont plus faciles à vivre qu’à raconter …
Déjà plus de 24 heures que la GranFondo du Mont Ventoux s’est terminée.
On se met en route du gîte (aux alentours de 6h15) jusqu’à la ligne de départ (9 km) avec Mél Doudou, Julio Cesare, Driss Yousfi, Provost Sébastien, Romuald Provost & Emmanuel Decaux.
Départ à 7h40 en première ligne de la 3ème vague avec les copains. Alors que Romu chauffe le speaker, le ton de cette cyclo-sportive est donnée.
Nous retrouverons sur les 120 km au programme 3 véritables cols pour un dénivelé total de 3300m de D+ :
- col de la Madeleine
- col de la Gabelle : 10 km à 4,2 %
- les gorges de la Nesque : 18,4 km à 2,3 %
- le col des Abeilles : 10 km à 3,6 % avec un passage maximum à 16,4 %
- le Mont Ventoux : 21 km à 8,7 %.
Après une dizaine de minutes passées en tête de vague avec Romu et Manu nous revenons sur les copains partis prudemment dans la vague précédente : François Feys, Romain Bataille, Sylvain Charlet et Dimitri Delsert.
Je prends chacune des difficultés les unes après les autres sans me mettre en sur-régime. Dès que la pente s’élève, il me faut quelques hectomètres pour prendre le rythme de pédalage de la montagne.
J’avais décidé de m’arrêter à chacun des ravitaillements pour m’hydrater convenablement afin d’éviter toutes mésaventures. D’ailleurs, les minutes s’égrènent et le mercure ne fait qu’augmenter … pour atteindre à son maximum 34 degrés.
La fraîcheur des gorges de la Nesque m’ont fait du bien et j’ai testé les cannes sur les derniers kilomètres du rocher du cire en emmenant notre peloton.
Le col des abeilles m’a fait mal dans les premiers kilomètres puis je retrouve Dim’ pour basculer ensemble vers Bédoin et s’attaquer au Géant de Provence.
Après 100 km parcourus, j’attaque le Mont Chauve.
Très rapidement, je prends ma cadence de pédalage avec un tempo qui me paraît raisonnable. J’ai souffert dans la forêt, là où les pourcentages sont les plus hauts et où il est difficile de trouver de l’air. Mais j’ai pris le temps de faire un live pour vous avec un ami du canicross Michael Bichonteam. Je sors de cette belle forêt interminable et je vois le chalet Reynard, il me reste 6 kilomètres pour franchir la ligne d’arrivée et cette antenne qui parait si proche mais en même temps si loin !
J’essaye de relancer mais la tête tourne, des frissons me gagnent, la vue se trouble et j’ai très chaud sous le casque, j’ai compris qu’il fallait que je rejoigne sans mettre pied à terre le sommet en mode gestion maximale.
Énormément de personnes assises au sol, pied à terre, tête sur leur guidon… des camions de pompiers qui débarquent … je me dois d’être prudent !
Les deux derniers kilomètres sont difficiles, les pourcentages s’élèvent de nouveau, je vois le dernier virage avant d’atteindre le somment du Mont Chauve, 100m, je me dresse sur les pédales, je repose mes fesses sur la selle et je savoure ces derniers coups de pédales avant de franchir la ligne : en 5h37 (5h58’14 à la puce, temps incluant les stops pour les ravitos boissons : au total 6,5 litres de bu).
On attend les copains puis on redescend sur Malaucène, Vaison La Romaine et Séguret : 40 km à 40,8 km/h de moyenne avec une vitesse maximale dans la descente à 88,6 km/h où j’ai été prudent en voyant un homme au sol, collier cervical posé avec les pompiers et les gendarmes !
Une belle journée avec 170 km à 24,4 km/h (6h58 de selle) sous un soleil de plomb, le tout avec les copains !
Pour les connaisseurs, comme Bertrand Pasquier, mon plus petit développement est 36x30, ça demande de la force quand t’es un peu cuit …



