une semaine à BORMIO

Par Le 16/08/2019 0

Fin juillet nous étions une quinzaine de cyclos  réunis pour gravir les plus grands cols italiens:stelvio,gavia et mortirolo.

Tout s'est bien passé sauf pour notre doyen robert  81ans ! qui nous fait un cr de ses mésaventures:

Au retour de la tant attendue rencontre, je fais part de mon vécu ... personnel.

Avant de passer à ce qui a été pour moi une sorte d'adieu aux armes (Hémingway me pardonnera de le plagier ici) ...

Je veux d'abord parler de ce qui a été positif :
- Cette région alpine d'abord, entre Livigno, Bormio, Stelvio, Gavia et Mortirolo, aux frontières de l'Italie, de la Suisse et de l'Autriche, qui est littéralement magnifique et mérite un détour, un séjour, et pourquoi pas, un retour.
- La météo ensuite, globalement très favorable, avec des températures "vivables" et beaucoup moins caniculaires que celles qui ont sévi sur notre région pendant ce court laps de temps.
- Enfin et surtout l'excellente ambiance d'amitié dans ce groupe, très hétéroclite par ailleurs, que Jean-Michel a fédéré pour ce séjour. J'en étais le doyen, sans conteste, c'est devenu pour moi une habitude. Si j'excepte mon ami Phiphi, tous sont de la génération de mes enfants, voire de mes petits enfants ! Mais j'apprécie hautement ce mélange de générations et cette agréable mixité.
..................


Ce premier jour de réjouissances, notre G.O. (Jean-Michel) a prévu la montée du col de Gavia.

Bormio18Img 20190723 114844Bormio58Bormio49

Et moi, je me suis fait une philosophie dont j'ai informé le groupe. J'ai eu toutes les peines du monde à éconduire Lolo, qui, en bon samaritain voulait m'accompagner un temps ... Je ne veux ralentir personne et rouler seul, comme j'en ai désormais l'habitude. Je vais donc, sur la première partie du parcours , descendante ou plane, flâner en queue de peloton avec Lolo, pour lâcher et faire seul la montée, tranquillement, à ma main. Je ne suis d'ailleurs pas en bonne forme : Je viens de me rétablir après une bonne crise d'arthrose, j'ai dormi très moyennement et j'ai, pour parachever la tableau, des ennuis intestinaux.

Me voilà dans les premières rampes, un peu poussif, mais les jambes tournent et les kilomètres passent.

J'arrive à la station de sports d'hiver de Santa Catharina, km 25, altitude 1750 m. La traversée du village est plane. Pour changer d'allure, je passe sur le grand plateau ; mais le répit est court et voilà la route qui se cabre méchamment aux dernières maisons du village ...
Et j'ai complètement oublié que je suis sur la plaque.
Je monte sur le grand pignon. Mon pédalier et ma roue se bloquent. Je déchausse rapidement pour constater que plus rien ne tourne et que ma chaîne est tendue comme la corde d'un arc alors que mon dérailleur est dans une position horizontale.
Les mains pleines de cambouis, je parviens à sortir ma roue.
Le problème survient, quand je m'avise de la remettre en place : Plus moyen de la centrer. Le pneu touche le cadre.
Il n'est donc plus question de continuer. Je vais essayer de rentrer. Il me reste 25 km et dans ma tête je me refais le parcours : 15 km de descente et 10 km de montée, légère d'abord puis à 6/8%.
Ca promet.

La descente d'abord où mon seul souci est de ne pas prendre de vitesse. Plus moyen de changer de pignon. Quand je tente de le faire, la chaîne commence à riper sans accrocher les dentures. Et j'ai peur ... Je m'arrête, tente de recentrer ma roue en vain. Elle frotte le cadre et le pneu chauffe.


Ouf ! Voilà Bormio. Plus que dix km mais quels kilomètres ! Un freinage permanent, un soleil au zénith, un air à plus de 30°, une circulation automobile intense ... et la trouille au ventre que ma bécane me laisse tomber, définitivement.
Il me reste cinq kilomètres à 6/8%. Mes jambes se tétanisent, je suis en nage.
Je pense que jamais de ma vie de cycliste je n'ai été dans un tel état.
Re ouf ! Voilà à ma vue le clocher de l'église qui voisine l'hôtel. Je suis littéralement exténué. Je n'ai plus pensé ni à m'alimenter, ni à boire.
.................
Vélo posé, douché, je bois au robinet du lavabo de la chambre avec l'avidité de celui qui a traversé le désert du Sahara.
.....................
Je m'étends sur le lit.
Tout à l'heure, quand Phiphi sera rentré, je lui raconterai mes ennuis. Féru de mécanique cycliste, il va guérir mon pauvre vélo !
....................

On frappe à la porte de la chambre, c'est Phiphi.
Après mon récit, il me dit :
-Ben, on va voir ça. Et demain, nous grimpons le Stelvio ensemble ...

Bormio33Bormio4
.................
Au local à vélo, point ne sera besoin d'outils !
Constat : la traction sur la chaîne a plié les bases de mon cadre. Ma très chère bécane, celle que j'aimais tant, est morte, définitivement, sur les pentes du Gavia. "De profundis" ... Me voilà veuf et devenu malgré moi un piéton, promis à l'errance dans les arcanes compliquées de l'hôtel !
J'aurais pu louer un vélo, c'est vrai, et continuer mon séjour cycliste ; vu l'environnement de chance qui est mien en ce moment, j'ai renoncé de peur d'un pépin plus grave.
........................
Et grâce à Phiphi dont je loue ici la vraie amitié, je verrai le Gavia et le Stelvio ... en automobile ! Merci l'ami Phiphi.
.......................
Je reprends le couplet d'une chanson de Gilbert Bécaud :
ET MAINTENANT, QUE VAIS-JE FAIRE ...
Je crains que cet épisode ait mis un terme à ma carrière cycliste, pour un temps du moins.

 

 

Rassurez vous robert  a repris le vélo et son cher "ghisallo" est en réparation

Et le CR de lolo:

1ère sortie avec le groupe direction le Gavia
Depuis l'hôtel ça descend jusqu’à Bormio mais dès le centre ville ça va grimper 26 kils jusqu’au sommet :shock:

La pente est au départ assez douce jusqu'à la station de ski Santa Caterina, ensuite la pente se durcit à l'endroit où Robert a cassé son vélo, et on peut dire que la montée du col commence là

Les filles du groupe sont vraiment fortes et comme vous pouvez le voir c'est moi qui en bave le plus :cry:

Image

1ère sortie avec le groupe direction le Gavia
Depuis l'hôtel ça descend jusqu’à Bormio mais dès le centre ville ça va grimper 26 kils jusqu’au sommet :shock:

La pente est au départ assez douce jusqu'à la station de ski Santa Caterina, ensuite la pente se durcit à l'endroit où Robert a cassé son vélo, et on peut dire que la montée du col commence là

Les filles du groupe sont vraiment fortes et comme vous pouvez le voir c'est moi qui en bave le plus :cry:

Image

les virages s'enchainent
Image

les derniers kils au sommet sont assez plats et le paysage est sublime
Image

un lac d'altitude nous attend
Image

Image

On est en Italie, viva la Fiat 500
Image

Tour à tour les membres du groupe arrivent au sommet
Jean-Michel notre organisateur et son épouse Nathalie
Image

Image

Je redescends à la rencontre de Phiphi
Image

Phiphi arrive à son tour mais il est trop pressé d'aller manger :D
Image

ah là il se sent mieux mais il a déjà tout fini :D
Image

Le groupe, il manque juste notre Robert qui était en galère dans le bas :? :cry:
Image
Dernière modification par Lolo90 le 28 juil. 2019, 14:29, modifié 6 fois.

Avatar de l’utilisateur
Lolo90
Messages : 5732
Inscription : 17 juil. 2017, 08:39
Localisation : Belfort (90)
Contact :

Re: Bormio, c'est fini ...

Message par Lolo90 » 28 juil. 2019, 10:28

Alors que tout le monde repart sur Bormio en direction l'hôtel, nous sommes trois à vouloir enchainer sur le Mortirolo.
Nous basculons donc dans l'autre versant du Gavia et la descente est vertigineuse mais les paysages sont grandioses :shock:
Un de ces jours, il faudra faire cette montée car c'est trop magique :P

Image

Image

Image

Image

Image

ça descend bien :shock:
Image

Après la descente, nous roulons 20 bons kils dans une vallée pour trouver le Mortirolo
Nous faisons le plein d'eau dans le village de Monno au pied du col
Image

La fin du Mortirolo , assez sauvage et beaucoup moins magique que le Gavia
Image

Griet et moi
Image

avec Alain et Griet, c'est tout ce qu'il y a, un caillou et une cabane toilettes où l'on peut refaire le plein d'eau
Image

Descente du Mortirolo assez vertigineuse avec des pentes à 20% et enchainements de virages très serrés

Mais c'est toujours aussi beau
Une petite pause sur un bout droit et pour attendre Alain qui descend prudemment
Image

En bas de la descente on arrive à Grossio où on a pris sur quelques kils une route cyclable
Mais les 32 kils de remontée de la vallée sur Bormio et l'hôtel ont été assez pénibles surtout à cause du traffic :?
Image

Bilan 134 kils et 3197 en D+ et 7h30 de roulade ;)

Dernière sortie du séjour mais c'est celle que l'on attend tous, celle du Stelvio.
Au petit-déjeuner la plupart avaient déjà mis leur maillot Stelvio , peut être qu'ils avaient déjà dormi avec :D

Descente sur Bormio et à 2 kils avant la ville le croisement, on tourne à gauche et c'est parti ! :twisted:

Après une succession de paravalanches et de tunnels on arrive dans ce secteur où une petite portion à 14% nous freine un peu :D
Image

Une succession de virages
Image

Image

avant d'arriver sur un secteur un peu plus plat
Image

Image

Après le carrefour d'Umbrail pass direction la Suisse, il reste 3 kils assez difficiles en lacets et c'est le sommet

Image

Image
tour à tour le groupe arrive un par un
Alain
Image

Denis
Image

notre Phiphi :ko
Image

le groupe réuni posant devant la stèle de Fausto Coppi
Image

Et le Lolo pour finir :D
Image

Avatar de l’utilisateur
Lolo90
Messages : 5732
Inscription : 17 juil. 2017, 08:39
Localisation : Belfort (90)
Contact :

Re: Bormio, c'est fini ...

Message par Lolo90 » 30 juil. 2019, 19:28

La plupart vont redescendre sur Bormio et l'hôtel, d'autres vont tenter de faire le tour par Umbrail afin de gravir le Stelvio par l'autre versant.
Gisèle ne se sentant pas la force de faire ce tour, je lui propose de faire directement avec elle la descente de l'autre versant et une fois en bas, remonter par ce côté qui est le plus mythique mais aussi le plus difficile.
Le temps orageux prévu dans l'aprèm m'incite de toute façon dans cette voie, nos aventuriers ont eu de la chance car ils sont passés à travers les orages et c'est tant mieux :P

voilà la bête , il faut remonter tout en haut :o
44 virages
Image

Image

une petite pause à Franzosenhutte avant de repartir
Image

beaux virages hein ? :D
Image

depuis le sommet, on voit mieux cette montée mythique
Image

et de ce côté j'ai pu voir les sentiers de randonnée où l'on était allé avec Titine il y a quelques années pour fleurter tout près des glaciers :P
Image

J'ai accompagné et encouragé Gisèle durant toute la montée, je n'ai pas voulu la laisser seule sur ces pentes si raides et elle s'en est sortie comme une vraie guerrière :ko
Bravo à elle car elle s'est bien fait mal dans les 2 derniers kils pour ne pas mettre pied à terre

 

...

  • 1 vote. Moyenne 5 sur 5.

Ajouter un commentaire